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Grossesse, bébé & parentalité

10 conseils pour un accouchement sans péridurale

accouchement sans péridurale
Dans cet article

L’anesthésie péridurale est un acte médical effectué par un(e) anesthésiste. Cela consiste à introduire un cathéter (très fin tuyau) dans l’espace épidural de la colonne vertébrale afin d’y injecter des produits anesthésiants lors de l’accouchement. De nos jours, la dose de médicament est affinée afin d’injecter la quantité idéale. Le but est que la douleur soit très atténuée voire inexistante et que la future maman puisse ressentir son accouchement pour le vivre pleinement et être efficace lors de la poussée finale. Certaines maternités proposent des péridurales ambulatoires (la femme peut marcher) mais la plupart du temps elle implique que la femme reste allongée sur la table d’accouchement.

L’anesthésie péridurale est une proposition faite aux femmes enceintes. Certaines y sont favorables, d’autres préfèrent s’en passer pour plusieurs raisons:

  • afin de vivre pleinement son accouchement de la manière la plus naturelle possible,
  • afin d’éviter les risques (effets secondaires du médicament, difficultés de pose, …)
  • par peur,

Il est possible également d’avoir une contre indication à la péridurale. Le choix est alors forcé mais les choses peuvent être vécues très agréablement grâce à nos différents conseils.

En France, en 2016, 82,6 % des femmes ayant eu une tentative de voie basse (voies naturelles) ont bénéficié d’une péridurale (enquête nationale périnatale de 2016).

Sachez que, même si vous optez, pendant votre grossesse, pour la péridurale, il reste une éventualité de ne pas pouvoir en bénéficier le jour J (contre-indication de dernière minute, travail trop avancé, salle d’accouchement surchargée, anesthésiste sur une urgence, …). Mieux vaut donc vous préparer à accoucher sans si le cas se présente. Tous ces conseils seront également très bénéfiques si vous donnez naissance à votre enfant en étant sous anesthésie péridurale.

Etre consciente de l'imprévu et l'accepter

L’accouchement, c’est l’inconnu. Même si on a déjà 3 enfants, chaque naissance est différente: dans le vécu, l’aspect médial et dans ce qu’il se passe autour de nous.

Il est donc idéal de se préparer à l’imprévu. Même si votre motivation est au top du top, il est conseillé de garder en tête que l’imprévu peut changer la donne et surtout, que vous avez le droit de changer d’avis !

Lorsque j’étais sage-femme, je faisais toujours ce rappel. L’objectif premier est que tout le monde aille bien (mère et enfant), le second, que vous viviez votre accouchement du mieux possible. Cette conscience de l’imprévu enlèvera une bonne dose de stress. 

Outre les contre-indications médicales, l’imprévu peut venir de votre volonté: 

  • une fatigue qui vous fait changer d’avis,
  • la douleur qui devient trop complexe à gérer, 
  • changer d’avis une fois au pied du mur,

Accoucher sans péridurale, c’est génial ! Mais si vous « craquez » et que vous demandez à la faire, c’est ok aussi !

Communiquer avec l’équipe médicale

Certaines maternités sont plus axées sur la physiologie et d’autres ont des pratiques plus médicalisées. Il en est de même pour l’équipe médicale.

Si vous avez le souhait d’accoucher sans péridurale, prenez le temps (encore plus que dans les autres cas) de vous renseigner sur la maternité dans laquelle vous allez accoucher. 

On raconte parfois que les femmes qui veulent accoucher sans péridurale sont considérées comme des « baba cool ». C’est FAUX ! Les équipes médicales entendent cette décision et vous accompagneront. Mais pour cela, le dialogue est important. 

Le projet de naissance est une manière d’expliquer comment vous rêvez d’accoucher et, éventuellement, pourquoi. Si vous arrivez en disant « je ne veux pas de péridurale car, à cause de cela je vais finir en fauteuil roulant » (entendu en salle d’accouchement) par exemple, l’équipe risque de « se braquer ». Si vous dites plutôt « je voudrais essayer d’accoucher sans péridurale » et, éventuellement, que vous ajoutez « pour telle et telle raison », l’équipe sera plus facilement à l’écoute.

L’équipe présente pour votre accouchement est là pour s’occuper en priorité de l’aspect médical, certes, mais pas que… Ces personnes sont aussi là pour vous écouter, vous soutenir, vous conseiller. N’hésitez pas à leur parler, à poser des questions pour vous rassurer, …

Comprendre les mécanismes et les différentes étapes de l'accouchement

Pour réussir à « gérer » une situation, il faut en connaitre un maximum de détails. Si vous ne savez pas à quoi vous aller être confrontée, il sera difficile de ne pas stresser et d’être prête.

Comprendre les différentes phases de l’accouchement, les différentes manières dont on peut ressentir les contractions, quand la douleur est la plus intense, … sont autant de choses qui vous permettront d’anticiper et d’éviter les effets de surpris le jour J.

Pour cela, les cours de préparation avec votre sage-femme sont une mine d’informations, surtout si c’est votre premier enfant.
Vous pouvez aussi :

  • poser des questions lors de vos examens mensuels, 
  • faire des recherches internet,
  • lire des livres,

Se préparer à gérer la douleur

Dans les films, les accouchements sont montrés de 2 manières: soit c’est quelque chose d’horrible qui fait peur, soit c’est un moment merveilleux. Le plus souvent, la réalité n’est ni d’un côté, ni de l’autre.

Ce qui est sûr, c’est que la douleur est bien réelle. Même s’il arrive qu’elle soit quasi inexistante, cela reste anecdotique. Se mentir en disant que l’on ne va pas souffrir est une mauvaise idée. La surprise n’est vraiment pas drôle ensuite !

Si vous souhaitez accoucher sans péridurale, vous devez accepter la douleur, elle fait partie du « jeu ». L’avantage de cette douleur , c’est qu’elle vous conduit à voir naitre votre enfant. Quand on se casse la jambe par exemple, la douleur nous semble encore plus difficile car il n’y a pas de cadeau final comme une naissance.

Par contre, il existe des manières de faciliter la gestion de la douleur, dont nous parlerons plus loin !

Apprendre des techniques respiratoires

La respiration est la base de la vie !

Le stress, la douleur, la fatigue, … influent sur notre respiration. Inversement, la respiration a une action sur ces éléments. 

Pendant l’accouchement, la respiration va avoir de nombreux bienfaits:

  • mieux oxygéner votre bébé,
  • mieux oxygéner votre corps qui produit de gros efforts,
  • accompagner la descente de votre bébé dans votre bassin,
  • être moins stressée,
  • ne pas se laisser envahir par la douleur.

 

Ce dernier point est encore plus important si vous accouchez sans péridurale.

Une respiration calme et profonde va vous permettre de relâcher les tensions du corps, d’apaiser l’esprit et donc de mieux contrôler les sensations.

Elle sera importante surtout au moment des contractions utérines et de la poussée.

Le secret, c’est de mettre la respiration calme et profonde en place dès que vous sentez la contraction arriver. Lorsque la douleur est trop forte, ça devient particulièrement difficile. Par contre, si vous commencez à respirer profondément dès le début, la contraction sera plus facile à gérer et vous semblera plus courte.

Pour cela, voici comment faire:

  • Inspirez profondément.
  • Puis, soufflez doucement jusqu’à vider tout l’air contenu dans vos poumons.
  • Faites cela au moins 3 fois pendant la contraction.
  • Pour vous aider, visualisez une bougie en face de vous. Imaginez que vous soufflez doucement sur la flamme de cette bougie pour la faire vaciller, sans l’éteindre.

Restez zen

Le stress nous fait perdre nos moyens. Plus vous restez zen, plus vous réussirez à trouver les ressources physiques et mentales pour gérer chaque étape de votre accouchement.

Facile à dire et moins à faire ? C’est vrai !
Pourtant, il y a des astuces pour être le plus zen possible. En voici quelques unes:

  1. Vous reposer le plus possible en fin de grossesse pour arriver sans trop de fatigue.
  2. Le fait d’oser poser des questions, de connaitre les grandes étapes de l’accouchement.
  3. La respiration influe sur le niveau de stress.
  4. Avoir pris de quoi s’occuper pendant le travail (les premières heures de l’accouchement): livre, musique, mandalas, …
  5. Connaitre des techniques de méditation, yoga, sophrologie, …

Les pratiques qui aident lors de l'accouchement sans péridurale

Il existe de nombreuses pratiques qui pourront vous aider si vous choisissez d’accoucher sans anesthésie péridurale. 

La préparation à la naissance

Elle est pratiquée par des sages-femmes et 8 séances sont remboursées par la Sécurité Sociale.

Outre les informations que vous allez recevoir durant ces sessions, il existe des spécificités à chaque propositions. Certaines sages-femmes proposent du yoga prénatal, de l’haptonomie, de la préparation en piscine, …
N’hésitez pas à discuter de votre projet de naissance avec votre sage-femme pour voir quel type de préparation serait le plus intéressant pour vous.

Le yoga prénatal

Le yoga prénatal est une excellente façon de préparer le corps et l’esprit pour la naissance.
Il aide à renforcer les muscles du dos, des abdominaux et des jambes, ce qui peut être très utile pendant le travail et l’accouchement.
De plus, il permet aux femmes enceintes d’améliorer leur souplesse et leur équilibre tout en réduisant les tensions musculaires.

Le yoga prénatal comprend également des exercices respiratoires qui aident à se relaxer et à gérer la douleur pendant l’accouchement.

Les postures sont, bien évidemment, adaptées pour convenir aux besoins spécifiques des femmes enceintes.

L’haptonomie

C’est une pratique qui vise à améliorer la communication entre le bébé et sa mère (et son père) pendant la grossesse et l’accouchement. Elle se fait par le toucher, les caresses et d’autres moyens de contact physique pour renforcer le lien.

La pratique de l’haptonomie peut aider à réduire le stress lié à l’accouchement, favoriser une meilleure connexion entre la mère et son bébé avant qu’il naisse, encourager des contractions plus efficaces et régulières, faciliter un accouchement naturel sans douleur intense, …

Idéalement, la pratique de l’haptonomie débute très tôt pendant la grossesse.

L’acupuncture

L’acupuncture peut aider les femmes à éviter péridurale, en diminuant leurs niveaux de stress et en améliorant le flux sanguin vers l’utérus, ce qui permet aux muscles utérins de se relâcher plus facilement.

Elle aide également à prévenir ou atténuer certains risques telles que la rupture prématurée des membranes ou une césarienne non planifiée.

La sophrologie

Cette méthode qui repose sur la respiration, la détente du corps et de l’esprit permet de lutter contre le stress, de réguler ses émotions et de relâcher les muscles du corps (y compris le muscle utérin) afin de favoriser un accouchement le plus naturel possible.

Pratiquée pendant la grossesse, elle permet de prendre les bonnes habitudes et acquérir les outils utiles et nécessaires pour vivre un accouchement sans péridurale.

La sophrologie utilise également la visualisation qui sera très utile au moment de la naissance de votre enfant.

L’hypnose prénatale

L’hypnose permet de gérer les émotions et les sensations telles que la douleur. 

Cette méthode vous permettra de vivre les contractions différemment, de savoir comment agir pour en diminuer la sensation douloureuse et pour en faire des alliées.

 

Il existe de nombreuses autres pratiques que vous pouvez explorer. Il est impossible d’en faire un tour complet. A vous de trouver celle qui correspondra à vos envies et attentes.

 

Les astuces pour le jour J (positions, massages, ballon …)

le ballon pour faciliter l'accouchement

Le jour de la naissance de votre enfant, il y a quelques astuces qui peuvent vous simplifier la vie et rendre ce moment plus fluide.

Avoir anticipé l’organisation

Si vous savez à quel moment il vous faut partir à la maternité (contractions régulières, et/ou perte de liquide amniotique, et/ou saignement), cela vous permettra de réagir de manière adaptée le moment venu.

Il est également conseillé d’avoir préparé sa valise pour la maternité: si vous devez courir après vos affaires à la dernière seconde, cela sera source de stress, voire de panique !

Si vous avez déjà des enfants, pensez à prévoir qui va les garder et comment vous organiser. 

Les positions

Si vous restez allongée sur le dos pendant toute la phase de travail (l’accouchement avant le moment où il vous faudra pousser), il est probable qu’il sera plus difficile de résister à la tentation de l’anesthésie péridurale. 

Dans ces moments, la future mère a besoin de bouger, de marcher, de mobiliser le bassin. Vous pouvez même faire une sorte de danse qui consiste à tortiller les fesses pour mettre le bassin en mouvement. Cela réduira la sensation douloureuse et permettra à votre bébé de descendre plus facilement dans le bassin. Aucune chorégraphie à respecter ! C’est intuitif. Sans anesthésie, vous sentirez l’envie de vous tortiller, laissez-vous simplement aller à ce mouvement instinctif.

Le ballon en salle de naissance

C’est une sorte de gros ballon tel qu’on en trouve dans les magasins de sport. D’ailleurs, il est également agréable durant la grossesse si vous avez des tensions dans le dos ou le bassin.

Il permet d’effectuer ces fameux mouvements du bassin sans avoir à danser. 

Prudence ave le ballon. Gardez un appui avec les mains pour conserver l’équilibre et ne pas risquer de chute. Certaines maternités ont des sièges spéciaux qui permettent au futur père de s’asseoir derrière la maman qui est sur le ballon et de la soutenir. C’est extrêmement agréable !

Les massages du bas du dos

Ils permettent de relâcher les muscles du bas du dos, là où les contractions peuvent se faire ressentir chez certaines femmes. 

Vous saurez très bien guider votre partenaire pour lui montrer om vous avez besoin d’être massée pour soulager votre dos.

Le toucher amène également une sécrétion d’hormone qui apaisent et détendent. Il a aussi un côté rassurant et sécurisant et permet au papa de s’investir dans ce moment et de montrer son soutien.

accouchement naturel

L’accouchement sans péridurale peut être une expérience positive et enrichissante pour les femmes qui sont prêtes à relever le défi.

Ils permettent une plus grande liberté de mouvement, moins de risques de complications liés aux anesthésiques locaux, ainsi qu’une récupération plus rapide après l’accouchement.

Ce choix peut donner aux jeunes mamans, une sensation d’accomplissement personnel en ayant surmontée la douleur du travail naturellement, ainsi qu’une satisfaction personnelle très agréable et positive.

Accoucher sans péridurale demande d’être encore mieux préparée et d’accepter la part d’inattendu. En respectant ces conditions, vous pourriez être surprise de la facilité avec les choses se sont déroulées !

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